Habitants des villes, le vivant a disparu de nos vies quotidiennes, mais on peut écouter ses murmures. Partant des contreforts de la Sierra de Guadarrama pour rejoindre la vallée du Tage, jai traversé Madrid en évitant le trop urbain. Je suis partie à la rencontre du monde sauvage, de ses manifestations, de ses absences, de ce quelles nous racontent de notre relation à la nature dans les milieux urbanisés. Jai éprouvé ce territoire par la marche. Jai croisé le chemin dun aigle en voie de disparition, de lapins, de chênes verts et de saules ; jai découvert des ruisseaux enfouis sous le sol de la ville qui avaient imprimé leur marque dans la structure urbaine et je me suis interrogée : comment vivre avec ce monde sauvage en bonne intelligence ? Comment considérer ces autres qui habitent les vides que nous voulons bien leur laisser ? Pouvons-nous donner du sens à notre relation à la Terre en renouant avec lexpérience sensible et limmersion dans les lieux ? Comment façonner des villes qui nous relieraient au vivant ?